Carnet n°1 : De la Touraine aux Alpes
- du 19 juillet au 25 août 2020 - L.
C'est au départ de la ville qui nous aura vu grandir, Tours, que l'on a mis notre premier coup de pédale. Notre objectif ? Ça a été le Japon, l'Asie Centrale, mais au final, au vu des derniers événements, les cartes ont été rebattues. Nous irons dans un premier temps vers Istanbul, sans aucune certitude, et puis on verra ce que l'avenir nous réservera entre temps.
Une traversée de l’île Balzac pas comme les autres |
Le soir, nous planterons, pour la première fois de ce voyage, notre tente au bord du Cher dans un doux mélange d'émotion et d'excitation. Nous allumerons un petit feu, essayant d'éloigner quelques moustiques trop amicaux et observant les premières chauves-souris de la soirée virevolter au-dessus de nos têtes. Même si nous l'avons suivi que sur une cinquantaine de kilomètres, cette nouvelle route à vélo, calme et tranquille longeant cet affluent de la Loire nous a ravi. A Montrichard, nous décidons de bifurquer jusqu'à Chaumont, rejoindre sa cousine, la plus renommée Loire à vélo.
Arrivée sur Montrichard le long du Cher |
La Loire, un des dernier fleuves "sauvages" d'Europe, nous guidera de la Touraine jusqu'à la Bourgogne. Nous avons pris le temps de pédaler le long de ses méandres avec de premières étapes allant rarement au-delà des 50 km, le temps d'apprécier la diversité du paysage sans jamais s'en lasser. Chaque soir, nous faisions en sorte de retrouver ces étendues d'eaux ponctuées d'îles, où les sternes sont reines, pour choisir une plage où discrètement établir notre campement pour la nuit. Les routes sont bonnes, plates, il est difficile de s'y perdre, les rayons du soleil nous accompagnent sans que le vent ne soit jamais vraiment contrariant : que demander de mieux le temps de muscler nos petites jambes fraîchement sorties du confinement ?
Une des nombreuses traversées de la Loire |
Cela nous a quelque peu surpris, mais c'est en quittant, non pas à regret, cet itinéraire apprécié des cyclotouristes pour entamer la traversée des terres bourguignonnes, que nous ferons le plus de rencontres. Peut être que le voyageur décoré de multiples sacoches y étant plus rare, interroge et surprend plus ?
Sur les petites routes bourguignonnes |
De Mâcon à Lyon, c'est sur les rives de la Saône que nous pédalons dorénavant sur la "voie bleue". Carte de l'office de tourisme en main, nous partons gaiement découvrir qu'aucun balisage n'est encore en place, au contraire de ce qui nous avait été annoncé. La piste de halage, n'est cependant pas difficile à suivre, sauf rares exceptions où nous avons la chance de tomber sur un autre cycliste qui tombe à pic pour nous guider à vélo. L'arrivée redoutée dans la troisième plus grande ville du pays a été à la hauteur de nos craintes : nous réalisons que la piste bordant la route passante que nous suivons, se rétrécit peu à peu en une bande d'arrêt d'urgence, avant de disparaître, nous laissant pour seule compagnie les voitures et camions un peu trop pressés. Ces quelques kilomètres difficiles passés, nous entrons enfin dans la folie lyonnaise et découvrons nos premiers "embouteillages", entre cyclistes cette fois, et traversons des tunnels à vélo futuristes. Puis, la retrouvaille entre cousins du soir en valait largement la peine !
Enfin, nous laissons nos vélos pour un repos bien mérité pour les premiers jours de pause à Lyon, puis au Puy en Velay, à profiter successivement de la famille et des amis. Quitter Lyon un dimanche matin à l'aurore sera bien plus agréable. Un nouveau fleuve à suivre : le Rhône, avec une nouvelle étape en vue : les Alpes ! Nous pédalons avec bien plus d'entrain que prévu sur cette route à vélo que nous avions parcourue bien plus au sud l'année passée. Les paysages nous régalent, quel plaisir de rouler sur le plat, loin des voitures, les premières montagnes nous accueillant. Nous aurons même la chance de passer au pied du défilé de Pierre-Châtel, espace naturel sensible sur lequel j'ai travaillé les six derniers mois de mes études. Tout roule pour le mieux, hormis les quelques petites "zones blanches" (avant Lagnieu par exemple) où balisage et véloroute disparaissent soudainement. Nous aurons encore droit à notre sauveur, Christophe, arrivé à point, sorti littéralement des bois, qui enfourchera exprès son vélo pour nous conduire 20km plus loin retrouver notre route avec en prime des explications sur l'architecture des villages du balcon du Dauphiné.
Les montagnes s'affirment de plus en plus en entrant en Haute-Savoie. A Annecy, nous profitons de balades au dessus du lac et au col des Aravis, guidés par Michèle et Gérard et retrouvons tous les cousins, non vus depuis de longues années. Après avoir pédalé le long du magnifique lac glaciaire, nous rejoignons Albertville avec comme nouveau but : Tessens, situé aux portes du massif du Beaufortin, afin de profiter du calme de la montagne dans la jolie maison de la grand mère de Piero, où j'écris en ce moment ce premier récit de notre périple.
Prochaine étape ? Remonter le Rhône jusqu'à sa source et rallier la Suisse !
Arrivée à Tessens après les 400m de dénivelé |
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Commentaires
Bravo, bonne continuation et à bientôt de vos nouvelles.
Affectueusement
Guy